Salut !
Eh voici la rubrique classique des paroles de chansons... Désolée, mais bon... j'aime bien partager certains textes...
Alors, donc, ben, Béranger lol^^ (ah la la la la, y en a qui suivent pas, je suis sûre).
Bon, je l'ai déjà fait ailleurs, mais j'en rajoute donc une couche, m'dame l'administratrice
Donc tout d'abord, "Tranche de vie". C'est une des chansons les plus connues de Béranger, sans doute celle qui l'a fait connaître. Elle est assez autobiographique d'après ce que je sais, et décrit le parcours d'un jeune issu de classes défavorisées dans la France des années 1960. Chanson sociale pur jus, de qualité excellente selon moi, essentielle pour la mémoire collective, mais aussi certainement encore très juste aujourd'hui.
Tranche de vie
Paroles et Musique: François Béranger - 1969
Je suis né dans un p'tit village
Qu'à un nom pas du tout commun
Bien sûr entouré de bocage
C'est le village de St Martin
A peine j'ai cinq ans qu'on m'emmène
Avec ma mère et mes frangins
Mon père pense qu'y aura du turbin
Dans la ville où coule la Seine
{Refrain:}
J'en suis encore à m'demander
Après tant et tant d'années
A quoi ça sert de vivre et tout
A quoi ça sert en bref d'être né
La capitale c'est bien joli
Sûrement quand on la voit d'Passy
Mais de Nanterre ou de Charenton
C'est déjà beaucoup moins folichon
J'ai pas d'mal à imaginer
Par où c'que mon père est passé
Car j'ai connu quinze ans plus tard
Le même tracas le même bazar
{au Refrain}
Le matin faut aller piétiner
Devant les guichets de la main d'œuvre
L'après-midi solliciter le cœur
Des punaises des bonnes œuvres
Ma mère elle était toute paumée
Sans ses lapins et ses couvées
Et puis pour voir essayez donc
Sans fric de remplir cinq lardons
{au Refrain}
Pour parfaire mon éducation
Y a la communale en béton
Là on fait d'la pédagogie
Devant soixante mômes en furie
En plus d'l'alphabet du calcul
J'ai pris beaucoup coup pieds au cul
Et sans qu'on me l'ait demandé
J'appris l'arabe et le portugais
{au Refrain}
A quinze ans finie la belle vie
T'es plus un môme t'es plus un p'tit
J'me r'trouve les deux mains dans l'pétrole
A frotter des pièces de bagnoles
Neuf dix heures dans un atelier
Ça vous épanoui la jeunesse
Ça vous arrange même la santé
Pour le monde on a d'la tendresse
{au Refrain}
Quand on en a un peu la d'dans
On y reste pas bien longtemps
On s'arrange tout naturellement
Pour faire des trucs moins fatiguants
J'me faufile dans une méchante bande
Qui voyoute la nuit sur la lande
J'apprends des chansons de Bruant
En faisant des croches-pattes aux agents
{au Refrain:}
Bien sûr la maison Poulagat
S'agrippe à mon premier faux-pas
Ça tombe bien mon pote t'as d'la veine
Faut du monde pour le F.L.N.
J'me farcis trois ans de casse-pipe
Aurès, Kabylie, Mitidja
Y a d'quoi prendre toute l'Afrique en grippe
Mais faut servir l'pays ou pas
{au Refrain}
Quand on m'relache je suis vidé
Je suis comme un p'tit sac en papier
Y a plus rien d'dans tout est cassé
J'ai même plus envie d'une mémé
Quand j'ai cru qu'j'allais m'réveiller
Les flics m'ont vachement tabassé
Faut dire qu' j'm'étais amusé
A leur balancer des pavés
{au Refrain}
Les flics pour c'qui est d'la monnaie
Ils la rendent avec intérêts
Le crâne le ventre et les roustons
Enfin quoi vive la nation
Le juge m'a filé trois ans d'caisse
Rapport à mes antécédents
Moi j'peux pas dire qu'je sois en liesse
Mais enfin qu'est-ce que c'est qu'trois ans
{au Refrain}
En tôle j'vais pouvoir m'épanouir
Dans une société structurée
J'ferai des chaussons et des balais
Et je pourrai me r'mettre à lire
J'suis né dans un p'tit village
Qu'à un nom pas du tout commun
Bien sûr entouré de bocage
C'est le village de St Martin
{au Refrain}
Bon, j'avoue, j'ai pas forcément trouvé toutes les paroles des chansons que j'aurais plutôt voulu mettre en avant, mais je voulais montrer que Béranger pouvait écrire dans d'autres registres que la politique (même si c'est souvent celui-là qui m'intéresse le plus). La chanson qui suit est également tirée de son premier album, une très belle chanson d'amour qui incite à profiter au maximum du temps présent qui passe trop vite et qu'on ne doit pas gaspiller à se disputer pour des broutilles. Le contraire d'une chanson d'amour niaise, quoi.
Dis-moi oui
Paroles et musique : François Béranger - 1970
{Refrain:}
Oui, oui, dis-moi oui
Avant qu'il ne soit trop tard.
On n'a plus vingt ans,
On sera bientôt une vieille histoire,
Vivons maintenant,
Arrêtons de remonter le temps,
De nous déchirer
En cognant sur nos vieilles blessures.
On est comme deux parallèles
Toi, t'as la tienne, moi, j'ai la mienne.
On avance tous les deux de front
Quand viendra donc la collision ?
Le paysage est gris et plat
A perte de vue, pas d'aiguillage,
A chaque effort pour converger,
On se casse le nez et on perd pied.
{au Refrain}
Car toi sans moi et moi sans toi,
On est comme deux chaussures sans pieds.
Les bras ballants, la tête vide,
On se demande ce qui nous arrive.
Dès que l'un perd l'autre de vue,
La terre tremble, rien ne va plus,
Enfin, je reviens, tu reviens,
Mais jamais dans le même train.
{au Refrain}
C'est aberrant, c'est con, c'est bête,
On sait bien qu'on est faits pour être
Comme deux yeux d'un même visage
Qui regardent le même rivage.
A moins que ce soit un mirage
Mais qu'importent les mots, les phrases,
Qu'est-ce qu'on attend pour fusionner,
Se rassembler, s'identifier ?
{au Refrain, x2}
Rhhhhhaaaaa, une autre chanson politique, du meilleur cru. J'aurais pu la mettre dans les rubriques "ADN". Elle remet en contexte les situations des immigré-es en France, le peu d'égard que les Français-es leur portent tout en les exploitant à donf' pour mieux les jeter ensuite. "Jeter", oui... C'est le termer. "Non à l'immigration jetable" disent certaines voix aujourd'hui. Chanson manifestement d'actualité. D'ailleurs, aujourd'hui, j'étais à la manif' contre la loi Hortefeux...
Mamadou m'a dit
Paroles et Musique: François Béranger - 1979
{Refrain}
Mamadou m'a dit
Mamadou m'a dit
On a pressé le citron
On peut jeter la peau
Les citrons c'est les négros
Tous les négros d'Afrique
Sénégal Mauritanie
Haute-Volta Togo Mali
Côte d'Ivoire et Guinée
Cameroun et Tutti Quanti
Les colons sont partis avec des flons-flons
Des discours solennels des bénédictions
Chaque peuple c'est normal dispose de lui-même
Et doit s'épanouir dans l' harmonie
Une fois qu'on l'a saigné aux quatre veines
Qu'on l'a bien ratissé et qu'on lui a tout pris.
{au Refrain}
Les colons sont partis
Ils ont mis à leur place
Une nouvelle élite
Des noirs bien blanchis
Le monde blanc rigole
Les nouveaux c'est bizarre
Sont pires que les anciens
C'est sûrement un hasard.
Le monde blanc rigole quand un petit sergent
Se fait sacrer empereur avec mille glorioles
Après tout c'est pas grave du moment que les terres
Produisent pour les blancs ce qui est nécessaire
Le coton l'arachide le sucre le cacao
Remplissent les bateaux saturent les entrepôts.
{au Refrain}
Après tout c'est pas grave
Les colons sont partis
Que l'Afrique se démerde
Que les paysans crèvent
Les colons sont partis
Avec dans leurs bagages
Quelques bateaux d'esclaves
Pour ne pas perdre la main.
Quelques bateaux d'esclaves pour balayer les rues
Ils se ressemblent tous avec leur passe-montagne
Ils ont froid à la peau et encore plus au cœur
Là-bas c'est la famine et ici la misère
Et comme il faut parfois manger et puis dormir
Dans les foyers taudis on vit dans le sordide.
{au Refrain}
Et puis un jour la Crise
Nous envahit aussi
Qu'on les renvoie chez eux
Ils seront plus heureux
Qu'on leur donne un pourboire
Faut être libéral
Et quand à ceux qui râlent
Un bon coup de pied au cul.
Vous comprenez Monsieur c'est quand pas normal
Ils nous bouffent notre pain ils reluquent nos femmes
Qu'ils retournent faire les singes dans leur cocotiers
Tous nos bons nègres à nous qu'on a si bien soignés
Et puis c'qui est certain c'est qu'un rien les amuse
Ils sont toujours à rire ce sont de vrais gamins.
{au Refrain}
Ariane-voilà-pour-ce-soir-
Eh voici la rubrique classique des paroles de chansons... Désolée, mais bon... j'aime bien partager certains textes...
Alors, donc, ben, Béranger lol^^ (ah la la la la, y en a qui suivent pas, je suis sûre).
Bon, je l'ai déjà fait ailleurs, mais j'en rajoute donc une couche, m'dame l'administratrice
Donc tout d'abord, "Tranche de vie". C'est une des chansons les plus connues de Béranger, sans doute celle qui l'a fait connaître. Elle est assez autobiographique d'après ce que je sais, et décrit le parcours d'un jeune issu de classes défavorisées dans la France des années 1960. Chanson sociale pur jus, de qualité excellente selon moi, essentielle pour la mémoire collective, mais aussi certainement encore très juste aujourd'hui.
Tranche de vie
Paroles et Musique: François Béranger - 1969
Je suis né dans un p'tit village
Qu'à un nom pas du tout commun
Bien sûr entouré de bocage
C'est le village de St Martin
A peine j'ai cinq ans qu'on m'emmène
Avec ma mère et mes frangins
Mon père pense qu'y aura du turbin
Dans la ville où coule la Seine
{Refrain:}
J'en suis encore à m'demander
Après tant et tant d'années
A quoi ça sert de vivre et tout
A quoi ça sert en bref d'être né
La capitale c'est bien joli
Sûrement quand on la voit d'Passy
Mais de Nanterre ou de Charenton
C'est déjà beaucoup moins folichon
J'ai pas d'mal à imaginer
Par où c'que mon père est passé
Car j'ai connu quinze ans plus tard
Le même tracas le même bazar
{au Refrain}
Le matin faut aller piétiner
Devant les guichets de la main d'œuvre
L'après-midi solliciter le cœur
Des punaises des bonnes œuvres
Ma mère elle était toute paumée
Sans ses lapins et ses couvées
Et puis pour voir essayez donc
Sans fric de remplir cinq lardons
{au Refrain}
Pour parfaire mon éducation
Y a la communale en béton
Là on fait d'la pédagogie
Devant soixante mômes en furie
En plus d'l'alphabet du calcul
J'ai pris beaucoup coup pieds au cul
Et sans qu'on me l'ait demandé
J'appris l'arabe et le portugais
{au Refrain}
A quinze ans finie la belle vie
T'es plus un môme t'es plus un p'tit
J'me r'trouve les deux mains dans l'pétrole
A frotter des pièces de bagnoles
Neuf dix heures dans un atelier
Ça vous épanoui la jeunesse
Ça vous arrange même la santé
Pour le monde on a d'la tendresse
{au Refrain}
Quand on en a un peu la d'dans
On y reste pas bien longtemps
On s'arrange tout naturellement
Pour faire des trucs moins fatiguants
J'me faufile dans une méchante bande
Qui voyoute la nuit sur la lande
J'apprends des chansons de Bruant
En faisant des croches-pattes aux agents
{au Refrain:}
Bien sûr la maison Poulagat
S'agrippe à mon premier faux-pas
Ça tombe bien mon pote t'as d'la veine
Faut du monde pour le F.L.N.
J'me farcis trois ans de casse-pipe
Aurès, Kabylie, Mitidja
Y a d'quoi prendre toute l'Afrique en grippe
Mais faut servir l'pays ou pas
{au Refrain}
Quand on m'relache je suis vidé
Je suis comme un p'tit sac en papier
Y a plus rien d'dans tout est cassé
J'ai même plus envie d'une mémé
Quand j'ai cru qu'j'allais m'réveiller
Les flics m'ont vachement tabassé
Faut dire qu' j'm'étais amusé
A leur balancer des pavés
{au Refrain}
Les flics pour c'qui est d'la monnaie
Ils la rendent avec intérêts
Le crâne le ventre et les roustons
Enfin quoi vive la nation
Le juge m'a filé trois ans d'caisse
Rapport à mes antécédents
Moi j'peux pas dire qu'je sois en liesse
Mais enfin qu'est-ce que c'est qu'trois ans
{au Refrain}
En tôle j'vais pouvoir m'épanouir
Dans une société structurée
J'ferai des chaussons et des balais
Et je pourrai me r'mettre à lire
J'suis né dans un p'tit village
Qu'à un nom pas du tout commun
Bien sûr entouré de bocage
C'est le village de St Martin
{au Refrain}
Bon, j'avoue, j'ai pas forcément trouvé toutes les paroles des chansons que j'aurais plutôt voulu mettre en avant, mais je voulais montrer que Béranger pouvait écrire dans d'autres registres que la politique (même si c'est souvent celui-là qui m'intéresse le plus). La chanson qui suit est également tirée de son premier album, une très belle chanson d'amour qui incite à profiter au maximum du temps présent qui passe trop vite et qu'on ne doit pas gaspiller à se disputer pour des broutilles. Le contraire d'une chanson d'amour niaise, quoi.
Dis-moi oui
Paroles et musique : François Béranger - 1970
{Refrain:}
Oui, oui, dis-moi oui
Avant qu'il ne soit trop tard.
On n'a plus vingt ans,
On sera bientôt une vieille histoire,
Vivons maintenant,
Arrêtons de remonter le temps,
De nous déchirer
En cognant sur nos vieilles blessures.
On est comme deux parallèles
Toi, t'as la tienne, moi, j'ai la mienne.
On avance tous les deux de front
Quand viendra donc la collision ?
Le paysage est gris et plat
A perte de vue, pas d'aiguillage,
A chaque effort pour converger,
On se casse le nez et on perd pied.
{au Refrain}
Car toi sans moi et moi sans toi,
On est comme deux chaussures sans pieds.
Les bras ballants, la tête vide,
On se demande ce qui nous arrive.
Dès que l'un perd l'autre de vue,
La terre tremble, rien ne va plus,
Enfin, je reviens, tu reviens,
Mais jamais dans le même train.
{au Refrain}
C'est aberrant, c'est con, c'est bête,
On sait bien qu'on est faits pour être
Comme deux yeux d'un même visage
Qui regardent le même rivage.
A moins que ce soit un mirage
Mais qu'importent les mots, les phrases,
Qu'est-ce qu'on attend pour fusionner,
Se rassembler, s'identifier ?
{au Refrain, x2}
Rhhhhhaaaaa, une autre chanson politique, du meilleur cru. J'aurais pu la mettre dans les rubriques "ADN". Elle remet en contexte les situations des immigré-es en France, le peu d'égard que les Français-es leur portent tout en les exploitant à donf' pour mieux les jeter ensuite. "Jeter", oui... C'est le termer. "Non à l'immigration jetable" disent certaines voix aujourd'hui. Chanson manifestement d'actualité. D'ailleurs, aujourd'hui, j'étais à la manif' contre la loi Hortefeux...
Mamadou m'a dit
Paroles et Musique: François Béranger - 1979
{Refrain}
Mamadou m'a dit
Mamadou m'a dit
On a pressé le citron
On peut jeter la peau
Les citrons c'est les négros
Tous les négros d'Afrique
Sénégal Mauritanie
Haute-Volta Togo Mali
Côte d'Ivoire et Guinée
Cameroun et Tutti Quanti
Les colons sont partis avec des flons-flons
Des discours solennels des bénédictions
Chaque peuple c'est normal dispose de lui-même
Et doit s'épanouir dans l' harmonie
Une fois qu'on l'a saigné aux quatre veines
Qu'on l'a bien ratissé et qu'on lui a tout pris.
{au Refrain}
Les colons sont partis
Ils ont mis à leur place
Une nouvelle élite
Des noirs bien blanchis
Le monde blanc rigole
Les nouveaux c'est bizarre
Sont pires que les anciens
C'est sûrement un hasard.
Le monde blanc rigole quand un petit sergent
Se fait sacrer empereur avec mille glorioles
Après tout c'est pas grave du moment que les terres
Produisent pour les blancs ce qui est nécessaire
Le coton l'arachide le sucre le cacao
Remplissent les bateaux saturent les entrepôts.
{au Refrain}
Après tout c'est pas grave
Les colons sont partis
Que l'Afrique se démerde
Que les paysans crèvent
Les colons sont partis
Avec dans leurs bagages
Quelques bateaux d'esclaves
Pour ne pas perdre la main.
Quelques bateaux d'esclaves pour balayer les rues
Ils se ressemblent tous avec leur passe-montagne
Ils ont froid à la peau et encore plus au cœur
Là-bas c'est la famine et ici la misère
Et comme il faut parfois manger et puis dormir
Dans les foyers taudis on vit dans le sordide.
{au Refrain}
Et puis un jour la Crise
Nous envahit aussi
Qu'on les renvoie chez eux
Ils seront plus heureux
Qu'on leur donne un pourboire
Faut être libéral
Et quand à ceux qui râlent
Un bon coup de pied au cul.
Vous comprenez Monsieur c'est quand pas normal
Ils nous bouffent notre pain ils reluquent nos femmes
Qu'ils retournent faire les singes dans leur cocotiers
Tous nos bons nègres à nous qu'on a si bien soignés
Et puis c'qui est certain c'est qu'un rien les amuse
Ils sont toujours à rire ce sont de vrais gamins.
{au Refrain}
Ariane-voilà-pour-ce-soir-
Dernière édition par le Lun 24 Déc - 15:04, édité 2 fois