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Punk

4 participants

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1Punk Empty Punk Mar 23 Sep - 21:18

heloise

heloise

Salut !

J'avoue n'être a priori pas très attirée par ce type de musique. Mes parent-es avaient quelques disques qui avaient appartenu à mon oncle Jérémy. ce dernier, aux dires de ma mère, avait été très impressionné par certains groupes (un peu trop sans doute, m'enfin bref, passons). Toujours est-il que j'avais essayé à une époque d'écouter certains de ses disques : Television, Sex Pistols (et parmi les inspirateurs des Punks, Iggy Pop et les Stooges), c'était vraiment loin d'être ma tasse de thé.

Plus tard, j'ai un peu connu Police, enfin Sting surtout, qui m'a menée vers Police. Du punk reggae, paraît-il. J'aimais assez, je dois dire, et cela détonnait pas mal avec l'image "Sex Pistols" que je gardais de la musique punk.

En 2005, après quelques années passées un peu au loin de la musique rock dans les contrées jazz, "classique" et bretonnante, je suis revenue à mes racines en lisant "Superstars" d'Ann Scott (livre au final pas si intéressant que cela, si ce n'est qu'il m'a permis de rebasculer dans ce que j'appelle le "chocolat" en musique drunken) et je me suis réabonnée à Rock & Folk. J'ai fait un concert de ci de là dans des petits bars, ce que je n'avais jamais fait jusqu'à présent (j'y ai ainsi entendu les Plastiscines, et bon, bof, j'ai pas trop accroché), et je me suis retrouvée, féministe que je suis, à un des concerts du Festival "Les Femmes S'En Mêlent". Mon premier et unique concert punk. C'était trop fort et inaudible, j'ai détesté, même si je ne regrette pas du tout l'expérience.

Et puis, voilà, chaque année, lors du renouvellement de l'abonnement de ma revue préférée, plutôt que de choisir les offres spéciales pour abonné-es, j'opte plutôt pour les abonnements avec CD ou DVD à la clé, attendant le mois propice à une découverte ou acquisition intéressante. Il y a deux ou trois ans, j'ai ainsi reçu un DVD sur l'histoire du punk. Et j'avoue que j'ai trouvé le documentaire passionnant. Il fut d'ailleurs le premier d'une série que j'ai acquis depuis. Autant j'ai de plus en plus de mal à regarder des concerts à la télévision, autant j'aime de plus en plus regarder des documentaires musicaux, sur les contextes sociaux, culturels de la formation et de l'expansion d'un groupe, ou sur l'enregistrement précis de tel ou tel album. Cette histoire du punk m'a montrée à quelle point cette musique - à l'instar du rap, j'imagine, et d'autres courants musicaux les ayant précédés (je pense au folk avec Dylan, par exemple, ou plutôt Woodie Guthrie ou Pete Seeger, car Dylan semble être tout, sauf un contestataire pur jus) - était liée à une contestation sociale.

En 1988, j'avais acheté un numéro spécial de Libération, "1968-1988, nos 20 ans de rock'n'roll", qui présentait la synthèse des choix d'un certain nombres de journalistes sur leurs cent albums rock préférés entre 1968 et 1988. Pendant des années, ce numéro m'a servi de bible, me guidant dans les méandres de l'histoire du rock de ces vingts années-là pour acheter, ou le plus souvent à ce moment-là emprunter à la discothèque du coin, les vinyles (puis plus tard, les CD) qui y figuraient. J'étais fière, car j'avais pratiquement déjà tous les premiers (ça sert d'être fan des Beatles et des Stones^^), j'y ai eu quelques déconvenues (Alan Vega, le grand - et sublime ! - looser du rock'n'roll d'après les critiques, c'est peu que de l'écrire...), mais aussi de magnifiques découvertes ("Electric Ladyland" de Jimi Hendrix, ou "Big Brother and the Holding Company" avec Janis Joplin). Parmi tous ces disques, il y en avait un avec un pochette incroyable qui s'appelait "London Calling". Il avait été enregistré par les Clash. Quelques années plus tard, je me décidai à emprunter cet album et à l'enregistrer, ainsi qu'un autre, "Combat Rock", qui contient notamment le tube "Should I Stay Or Should I Go". J'avais apprécié à l'époque et avais encore une fois été surprise que ce groupe soit qualifié de "punk" tant sa musique était éloignée de l'idée que je m'en faisais, et qui a depuis été confortée par les concerts auxquels j'avais assistés et le documentaire que j'avais regardé. Ce dernier d'ailleurs les mettait à l'honneur, et j'ai ainsi découvert que les Clash étaient vraiment des chanteurs contestataires. Je réécoutai "London Calling" à l'occasion, mais c'est tout.

Ce mois-ci, Rock & Folk propose dans ses pages une chronique d'un album live à venir des Clash. Il s'agit de la capture d'un concert en première partie des Who (oui, des Who, dingue !) au Shea Stadium. Cela m'attire d'autant plus que sur l'album hommage à Béranger, un des artistes (je ne sais plus lequel) explique que François Béranger fut un choc pour lui et est resté sa référence absolue depuis, ce, malgré les Clash. Et ainsi, je me mets à réécouter mes deux cassettes dans la voiture... en boucle depuis plusieurs jours, détrônant ainsi Béranger qui squattait ma bagnole depuis des semaines.

Ce soir, j'ai craqué : je viens d'acheter la quasi intégralité de leurs albums (sauf le dernier), soit quatre, dont un double ("London Calling") et un triple ("Sandinista!") - vinylement parlant, ainsi qu'un DVD sur leur histoire, car l'article de mon mensuel préféré semble indiquer que les Clash étaient véritablement politisés, et j'ai ainsi donc bien envie d'en savoir plus. Sur Woodie Guthrie aussi, l'inspirateur de Dylan qui chantait pour les prolos, mais le documentaire que j'ai est en américain non sous-titré, alors bon, j'ai pas encore eu le courage de le regarder. C'est d'ailleurs une des barrières premières que j'ai eues avec Dylan, la langue. Car je savais ces textes riches, mais n'appréciant guère ses premiers disques étant jeune (trop épurés à mon goût), il m'était difficile de goûter à son écriture par ailleurs. De toutes façons, la musique a tout de même toujours plus compté pour moi. M'enfin, bref.

Et vous, alors, ça représente quoi pour vous, la musique punk ?

Ariane-?



Dernière édition par heloise le Mar 23 Sep - 23:46, édité 1 fois

2Punk Empty Re: Punk Mar 23 Sep - 23:33

Marianne

Marianne
Admin
Admin

Comme toi, je suis assez friande des documentaires musicaux. Enfin, je suis friande des documentaires sur le ciné, et des documentaires sur les personnalités du cinéma et de la musique...du coup , quand je tombe dessus, ça me permet de découvrir ou redecouvrir des oeuvres.
Là, j'ai un doc sur Romy Schneider qui attend d'être visionné , et une bio de Janis Joplin sur la table...



Le punk , disons que je l'identifie plus comme un courant musical dérivé du rock et qui , à une époque donné, a collé à l'état d'esprit d'une jeunesse en révolte

Pour moi, quand on dit "punk" je pense Sex Pistols. Je pense à un mouvement de révolte un peu ephemère ( sans doute à tort car je ne classais pas forcément les clash ou Police dans le mouvement punk ) Je pense à cette anarchie souvent revendiquée aujourd'hui à tort et à travers.

J'aime bien le son saturé , volontairement pourri , le côté "rock anglais" des Pistols , même si je connais surtout les titres les plus connus...de même pour les clash. Je me rends compte que j'ai de plus en plus de mal à écouter des albums et que mes choix se portent sur des titres prédéfinis à telecharger ( l'effet MP3 croisé Emule ... promis, quand j'aurais un métier, j'acheterais des CD's...) , en même temps est ce que tout est bon ?

Les clash, je voyais plus ça comme "Rock" , m'enfin j'aime pas mal, j'ai justement découvert le titre "I Fought the law" dernièrement ... très simple mais très efficace. Ici, c'est le côté bourrin un peu classique qui est sympathique là où c'est le destroy qui attire chez les Pistols.

Au final, sur l'esprit, il y a l'air d'y avoir un peu à boire et à manger. Je crois que c'est le côté "je refuse de m'integrer à votre société, je refuse vos règles, je refuse de chanter juste, je refuse le beau au profit du bon" qui domine et qui est resté + la panoplie look qui a aussi eu ses dérivés.

http://animamea.over-blog.net/

3Punk Empty Re: Punk Mer 24 Sep - 0:05

heloise

heloise

Re !

Marianne a écrit:Les clash, je voyais plus ça comme "Rock" ,
Idem. Quand j'écoute mes deux cassettes, j'entends du rock, du reggae, d'autres formes musicales (du ska apparemment), mais rarement de la "punk" telle que je la conçois.

Le punk rock semble être défini, dans Wikipédia notamment - mais c'est ce que j'avais entendu par ailleurs, comme une musique courte, rude, interprétée de façon basique, avec des paroles contestataires, parfois nihilistes. Et effectivement, le concert des Femmes S'En Mêlent que j'avais vu était constitué de cela quasi exclusivement : des chansons au son inaudible, très fort, de moins d'une minute ou à peine plus, interprétées par des groupes souvent réduit au strict minimum (guitare, basse, batterie).

Dans le documentaire que j'avais vu, les Clash semblaient effectivement bien appartenir à ce courant, mais revendiquaient aussi le fait d'avoir évolué. Ils admettaient volontiers que comme tout groupe punk qui se respectait, au début, ils "n'entravaient" que dalle à la musique, mais qu'ensuite, ils avaient appris et aspiraient ainsi à s'améliorer techniquement et artistiquement, ce qui n'a pas été toujours du goût des fans, apparemment. Malgré tout, il semble que leur discours est resté assez politisé (à confirmer quand j'aurais vu le film que j'ai commandé) et qu'ils essayaient d'être conformes à leurs idées en pratique. Par exemple, leur double (et troisième) album "London Calling" était vendu pour le prix d'un simple, et leur triple (et avant-dernier) album "Sandinista!" l'était également, malgré les pressions de leur maison de disque.

Pour le reste, il faudra que je me renseigne plus.

Marianne a écrit:m'enfin j'aime pas mal, j'ai justement découvert le titre "I Fought the law" dernièrement ... très simple mais très efficace. Ici, c'est le côté bourrin un peu classique qui est sympathique là où c'est le destroy qui attire chez les Pistols.
J'avais entendu parler de cette chanson dans Rock & Folk, mais je ne la connaissais pas. Je viens de l'écouter sur Dailymotion :

I Fought The Law (The Clash)

et j'aime aussi ! Very Happy Apparemment, c'est une reprise de... Buddy Holly ! Shocked

Je n'ai pas trouvé la version de Buddy Holly, mais celle-ci (par Bobby Fuller) est pas mal ! Laughing

Marianne a écrit:Au final, sur l'esprit, il y a l'air d'y avoir un peu à boire et à manger. Je crois que c'est le côté "je refuse de m'integrer à votre société, je refuse vos règles, je refuse de chanter juste, je refuse le beau au profit du bon" qui domine et qui est resté la panoplie look qui a aussi eu ses dérivés.
Oui, je suis assez d'accord. Je pense que cet état d'esprit, d'être plus généralement, a également été perpétré par le gothique et le grunge, non ? Ou je suis totalement à côté de la plaque (bis) ?

Ariane

PS : j'ai une cassette de Buddy Holly que j'ai dû écouter une fois et demi dans ma vie, mais "I Fought the Law" n'est malheureusement pas dessus... Tant pis, je ferai la comparaison une autre fois !

4Punk Empty Re: Punk Mer 24 Sep - 0:25

Marianne

Marianne
Admin
Admin

Je ne savais pas que c'était déjà une reprise. J'ai aussi la même chanson par les Greenday et par la Mano Negra ( en ce moment je me penche aussi sur les "bonnes reprises" , parfois on a d'agréables suprises )

Je ne suis pas forcément au fait des courants musicaux dans le détail ( j'ai l'impression qu'on est toujours un peu larguée à moins de passer sa vie à ça , et encore... généralement même les journalistes sont specialisés ) cela dit, je ne vois pas les gothiques comme descendants des punks. Les grunges oui , comme le rock anglais d'aujourd'hui.

Les gothiques ça me semble plus descendre du metal , dans le style un peu sombre de certains groupes des 70's qui jouaient beaucoup sur la mise en scène. Je me demande aussi à quel point le glam rock n'a pas eu son influence sur le gothique ( côté look ), sans oublier le visual rock qui a surtout existé au japon dans les 80's/90's ( X Japan )

Enfin, on m'a dit que c'était les français qui classaient beaucoup par "genre" mais qu'en fait , ça n'avait que peu d'importance par ailleurs. Peut être que dans le fond je raconte un peu n'importe quoi, je ne sais pas

http://animamea.over-blog.net/

5Punk Empty Re: Punk Mer 24 Sep - 0:37

heloise

heloise

Re !

Pour les gothiques, je ne te contredirai pas, je n'en sais rien. J'avais juste retenu l'importance vestimentaire et le côté nihiliste, mais c'est somme toute assez peu pour en faire des "descendant-es" des punks. Wink

Ariane-zibous

6Punk Empty Re: Punk Sam 27 Sep - 22:10

Amnesy

Amnesy

Pour moi la musique punk, c'est the Damned, Sex Pistols, le début des Clash, Television et les Ramones, mais j'oublie des noms, c'est sûr.
J'aime les Pistols, et les Ramones, le reste je n'accroche pas.

Mais le punk c'est aussi le punk d'aujourd'hui, avec anti-Flag (vraiment un très bon groupe) et puis aussi Millencolin, NoFX, Rancid etc...

Je ne mets pas Green Day, Sum 41, Blink 182 dans le punk, ça n'en est pas pour moi.

Au sujet des gothiques, c'est très flou en fait la limite, parce qu'ils ont phagocyté très rapidement les vagues New Wave, Cold Wave, Post-punk et actuellement mettent tous ces noms sous le mouvement gothique, ce qui me fait hérisser le poil...
Pour moi la musique gothique a commencé avec Sister of mercy, mais pas avec Siouxie and the banshees (post-punk pour moi voir cold wave) ou pire, Joy Division (excellent groupe post punk puis cold wave, l'un de mes groupes préférés).

Bref, les étiquettes c'est pas facile, ça aide à se repérer mais quand la frontière est mince, dur de s'y retrouver et d'attribuer la bonne, car c'est souvent subjectif comme frontière.

Pour en revenir au punk, le "réel" mouvement punk n'a existé que très peu de temps (forcément, no future, ça se saborde vite Laughing ) mais il a ressucité pour moi avec Anti-Flag par ex, qui sont très engagés et leur musique est punk, cela s'entend bien Laughing ou bien s'est transformé en post-punk puis new/cold wave (j'ai l'impression de me répéter :viking: ), donc ils pourraient être leur descendant, pour répondre à cette interrogation

Voilà mon avis à cette heure tardive sur le sujet venus

7Punk Empty Re: Punk Mar 30 Sep - 21:50

heloise

heloise

Salut !

Merci, j'irai écouter Anti-Flag à l'occasion. En tout cas, je suis en train de vraiment découvrir les Clash, et purée, même les premiers albums me plaisent, c'est dingue, ça, c'est audible (oui, je sais, je donne dans la caricature, mais bon). Rien à voir avec ce que j'avais pu entendre par ailleurs, les Pistols notamment (quoiqu'il faudrait que je les réécoute tout de même, ça fait un bail tout ça). Quant à leur deuxième "carrière", elle est vraiment tout aussi intéressante.

Ariane-me-reste-plus-qu'à-regarder-le-DVD- Very Happy

8Punk Empty Re: Punk Mer 1 Oct - 7:46

baboo

baboo
Admin
Admin

ah oui mince, j'ai oublié de répondre à ce sujet.
et voilà que j'ai denouveau pas le temps grrrr,

(le proprio devrait débarquer d'une minute à l et j'suis encore en nuisette .. )

9Punk Empty Re: Punk Mer 1 Oct - 20:44

Amnesy

Amnesy

A force d'écoutes, les Pistols sont de plus en plus audibles Razz

et on apprécie encore plus les chansons, surtout "bodies" pour ma part!

10Punk Empty Re: Punk Dim 2 Nov - 1:28

heloise

heloise

Salut !

Dans Le Monde du 31 octobre 2008, Bruno Lesprit a écrit:The Clash, morts mais vivants

(photo)
Les membres du groupe de rock britannique The Clash, de gauche à droite : Joe Strummer, Terry Chimes, Mick Jones et Paul Simonon, à New York en 1982.

On n'est pas responsable, dans le rock, de ses héritiers. Peut-on en vouloir à The Clash d'avoir inspiré une lignée de pseudo-rebelles néopunk ? Ces Arctic Monkeys, Rakes, Kooks, si respectueux de leurs aînés qu'ils s'avèrent incapables de produire quoi que ce soit de personnel.

Rare grand groupe (avec les Beatles) à ne s'être jamais reformé, même s'il en fut question peu avant la mort du chanteur Joe Strummer en 2002, The Clash voit sa grandeur rappelée avec trois parutions : un album live au Shea Stadium de New York, un DVD d'extraits de concerts, et surtout un beau livre.

Enseignement pour les générations actuelles : le quatuor londonien est resté dans l'histoire (London Calling est régulièrement élu meilleur album), parce qu'avant de jouer la moindre note de musique, il s'est révolté contre les pères, quitte à se réconcilier plus tard.

Tout commence avec 1977, une chanson-manifeste qui propose d'en finir avec Elvis, les Beatles et les Rolling Stones (pourtant premier émoi rock de Strummer). Ce qui, pour des inconnus, est impensable aujourd'hui. Ils auraient pu en rester là, fidèles à l'irrespect juvénile du punk. Mais dès London Calling (1979), ils s'approprient l'héritage rock des années 1950 et conquièrent l'Amérique ; la pochette pastiche d'ailleurs le premier album d'Elvis. Et le livre The Clash est tardivement inspiré des Beatles et de leur Anthology (2000).

Dans cet album, les quatre croisent leurs souvenirs. La personnalité de Strummer, disciple engagé du folksinger Woody Guthrie, domine. Sarcastique, y compris avec lui-même, entier, d'une honnêteté quasi masochiste. Mais chacun a sa place : plus que simple guitariste, Mick Jones est "le" musicien, avec de brillantes idées d'arrangements ; Paul Simonon, qui apprendra la basse en cours de route, est en charge du look. Mais le "Nègre blanc", au contact de la communauté antillaise depuis son plus jeune âge, est fan de reggae, ce qui sera décisif sur le son et l'impact de la formation. Le batteur Topper Headon, le meilleur instrumentiste du groupe, jette des ponts vers la soul et le funk. Il y a, enfin, le manageur, Bernie Rhodes, qui les encourage à chanter leur quotidien. Chômage, oisiveté, émeutes raciales sous le gouvernement Thatcher. The Clash chronique aussi leur époque - course aux armements, guerre d'Afghanistan, révolution sandiniste au Nicaragua...

Comme souvent dans le rock, c'est l'ascension qui est la plus intéressante. Ces losers programmés, petites frappes qui hésitent entre le football et le rock, donnent leurs premiers concerts en pleine explosion punk. Ils sont la cible de crachats ; la baston, dans la fosse et parfois sur scène, est ordinaire. Leur handicap est de passer après les Sex Pistols. Il se transformera en opportunité : la bande à Johnny Rotten, qui se réclame du situationnisme, s'épuisera dans un cynisme et un nihilisme autodestructeurs. The Clash sera sauvé par sa foi en l'utopie. Sa mise en cause du show-business aura une influence décisive sur le rock alternatif des années 1980, notamment en France, avec Noir Désir.

En 1979, le punk a son martyr : Sid Vicious, un jeune homme dénué de tout talent, et qui ne doit sa célébrité qu'à sa toxicomanie et son brevet d'inventeur du pogo. La plupart des groupes punk se limitent à des refrains de hooligans hurlés d'un fort accent cockney. The Clash tire son épingle du jeu et invente la sono mondiale avec Sandinista (1980). Au reggae s'ajoutent hip-hop, gospel, rhythm'n'blues. Sans ce triple album, on n'aurait peut-être jamais entendu parler de Manu Chao.

Les fans français apprécieront dans le livre l'arrêt sur le passage au Théâtre Mogador, à Paris, en septembre 1981. The Clash y reste une semaine, ce qu'aucun groupe de cette envergure ne fait aujourd'hui. Un an plus tard, le 13 octobre 1982, il joue en première partie des Who devant 50 000 spectateurs au Shea Stadium de New York, symbole de l'hystérie rock collective depuis le concert des Beatles de 1965. Héroïnomane, Topper Headon a été débarqué et remplacé par Terry Chimes. Le départ de Mick Jones assènera le coup fatal.

Sans le savoir, le commando livre un de ses derniers combats rock. Strummer porte l'iroquoise de DeNiro dans Taxi Driver (on voit l'acteur américain en coulisse, dans le livre), Mick Jones a opté pour le béret et le treillis de parachutiste, les deux autres, dans le fief des New York Mets, sont munis de battes de base-ball.

Mieux que From Here to Eternity (1999), compilation d'extraits de concerts entre 1978 et 1982 (procédé repris par le DVD Revolution Rock), le Live at Shea Stadium restitue l'énergie décoiffante de The Clash, du London Calling initial au I Fought the Law final. On entend l'idéal d'un groupe de rock : pris séparément, aucun membre n'impressionne, tout est affaire d'alchimie. Le mot de la fin, à méditer par tous les professionnels de la reformation, revient à Joe Strummer : "On est venus, on a dit ce qu'on avait à dire, on s'est cassés, moi, ça me plaît bien."

The Clash, Ed. Au Diable vauvert, 386 p., 54 €.

Live at Shea Stadium, 1 CD Sony-BMG.

The Clash Revolution Rock, 1 DVD Sony-BMG, 82 min.
Source : ici

Ariane- Very Happy-moi-aussi,-ça-me-plaît-bien- Very Happy

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