ÉVÉNEMENT: «Gigola» de Laure Charpentier, le film lesbien de la rentrée
Par Ursula Del Aguila Têtue.com dimanche 27 juin 2010, à 10h50 | 11620 vues
Plus de: littérature, Laure Charpentier, cinéma, Lou Doillon, Pigalle, lesbiennes, garçonne, webmag
Eh oui, la butch actuelle a une
ancêtre… la garçonne, évidemment. Gigola, interprétée par Lou Doillon
dans le film qui sortira en novembre prochain, est une garçonne des
années 1960, héroïne du roman éponyme de Laure Charpentier. À lire et à
voir absolument!
Gigola
est un magnifique roman sulfureux de Laure Charpentier censuré à sa
sortie en 1972 à cause de ses scènes de sexe, superbes et crues, pour
reparaître en 2002. Il dépeint l'histoire d'une garçonne des années
1960, oiseau nocturne, portée sur le whisky et les femmes. Adapté et
inspiré du roman éponyme et aussi d'un autre de ses livres, Père, impair et passe, le film Gigola réalisé par l'auteure des romans elle-même sortira dans les salles en novembre prochain.
Lou Doillon vibrante de vérité en Gigola
Gigola,
interprétée par une Lou Doillon vibrante de vérité et ultra-émouvante
–ce rôle révèle l'immense actrice qu'elle est–, y est une jeune femme de
23 ans, cheveux coupés courts, qui préfère à une carrière bourgeoise et
terne de médecin, l'ambiance moite et dangereuse de la nuit, des bars
louches, et la compagnie des femmes qui ne disent pas non à l'amour
lesbien contre quelques billets et qu'on dispute aux macs. Elle pleure
son grand amour suicidé et mentor (sa directrice de collège) et se
console aux bras d'une jeune entraîneuse fragile, la pulpeuse Marie
Krémer et d'une vieille lesbienne riche et en mal de frissons, poignante
Marisa Paredes.
Le quartier Pigalle des tripots et des putes recréé au Portugal
On sent l'ambiance sombre et populaire des romans de Francis Carco et
d'Albert Simonin, on palpe l'immense tendresse de Laure Charpentier
pour ses personnages, et on se délecte des dialogues crus et drôles du
scénario qui rappellent Audiard. Le quartier de Pigalle a été
magnifiquement recréé à Lisbonne en novembre dernier pour les besoins du
tournage. Mais le film a connu mille obstacles avant de se faire.
Les réalisateurs pressentis voulaient plaquer leur phantasme d'hommes
Lasse
d'avoir des réalisateurs hommes, comme Volker Schlöndorff, un temps
pressenti, qui voulaient «plaquer leur phantasmes masculins»,
l'écrivaine et réalisatrice Laure Charpentier a décidé de se lancer dans
l'adaptation cinématographique de son histoire, et a su s'entourer
d'une équipe «familiale», qui a porté son «bébé» et d'acteurs et
d'actrices impeccables: Thierry Lhermite en père de Gigola, Rossy de
Palma géniale en barman de Chez Moune, le bellâtre Eduardo Noriega en
mac italien, et Marisa Berenson en madone hallucinée et mère de
Gigola...
Quelle immense joie de voir enfin un film qui parle de la vie
interlope des lesbiennes des années 1960, habillées en trois-pièces, et
sirotant des whisky on the rocks au comptoir de chez Moune. Une faune
nocturne atemporelle que Gigola nous dévoile et à laquelle Laure Charpentier rend hommage dans son film. Gigola est un film qui enflamme et rudoie, comme une étreinte rapide et brutale avec une gigola de passage.
Par Ursula Del Aguila Têtue.com dimanche 27 juin 2010, à 10h50 | 11620 vues
Plus de: littérature, Laure Charpentier, cinéma, Lou Doillon, Pigalle, lesbiennes, garçonne, webmag
Eh oui, la butch actuelle a une
ancêtre… la garçonne, évidemment. Gigola, interprétée par Lou Doillon
dans le film qui sortira en novembre prochain, est une garçonne des
années 1960, héroïne du roman éponyme de Laure Charpentier. À lire et à
voir absolument!
Gigola
est un magnifique roman sulfureux de Laure Charpentier censuré à sa
sortie en 1972 à cause de ses scènes de sexe, superbes et crues, pour
reparaître en 2002. Il dépeint l'histoire d'une garçonne des années
1960, oiseau nocturne, portée sur le whisky et les femmes. Adapté et
inspiré du roman éponyme et aussi d'un autre de ses livres, Père, impair et passe, le film Gigola réalisé par l'auteure des romans elle-même sortira dans les salles en novembre prochain.
Lou Doillon vibrante de vérité en Gigola
Gigola,
interprétée par une Lou Doillon vibrante de vérité et ultra-émouvante
–ce rôle révèle l'immense actrice qu'elle est–, y est une jeune femme de
23 ans, cheveux coupés courts, qui préfère à une carrière bourgeoise et
terne de médecin, l'ambiance moite et dangereuse de la nuit, des bars
louches, et la compagnie des femmes qui ne disent pas non à l'amour
lesbien contre quelques billets et qu'on dispute aux macs. Elle pleure
son grand amour suicidé et mentor (sa directrice de collège) et se
console aux bras d'une jeune entraîneuse fragile, la pulpeuse Marie
Krémer et d'une vieille lesbienne riche et en mal de frissons, poignante
Marisa Paredes.
Le quartier Pigalle des tripots et des putes recréé au Portugal
On sent l'ambiance sombre et populaire des romans de Francis Carco et
d'Albert Simonin, on palpe l'immense tendresse de Laure Charpentier
pour ses personnages, et on se délecte des dialogues crus et drôles du
scénario qui rappellent Audiard. Le quartier de Pigalle a été
magnifiquement recréé à Lisbonne en novembre dernier pour les besoins du
tournage. Mais le film a connu mille obstacles avant de se faire.
Les réalisateurs pressentis voulaient plaquer leur phantasme d'hommes
Lasse
d'avoir des réalisateurs hommes, comme Volker Schlöndorff, un temps
pressenti, qui voulaient «plaquer leur phantasmes masculins»,
l'écrivaine et réalisatrice Laure Charpentier a décidé de se lancer dans
l'adaptation cinématographique de son histoire, et a su s'entourer
d'une équipe «familiale», qui a porté son «bébé» et d'acteurs et
d'actrices impeccables: Thierry Lhermite en père de Gigola, Rossy de
Palma géniale en barman de Chez Moune, le bellâtre Eduardo Noriega en
mac italien, et Marisa Berenson en madone hallucinée et mère de
Gigola...
Quelle immense joie de voir enfin un film qui parle de la vie
interlope des lesbiennes des années 1960, habillées en trois-pièces, et
sirotant des whisky on the rocks au comptoir de chez Moune. Une faune
nocturne atemporelle que Gigola nous dévoile et à laquelle Laure Charpentier rend hommage dans son film. Gigola est un film qui enflamme et rudoie, comme une étreinte rapide et brutale avec une gigola de passage.