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Philippe CLAUDEL

3 participants

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1Philippe CLAUDEL Empty Philippe CLAUDEL Mar 26 Fév - 8:36

Daphné

Daphné

Bonjour !
J’ai profité du week-end pour prendre des notes sur le roman Le Rapport de Brodeck et son auteur car je viens d’en terminer la lecture…. Je vous les fais partager. Si certaines lectrices ne souhaitent pas en connaître l’histoire, elles peuvent toujours zapper cette partie et se contenter de lire mon avis….


Le rapport de Brodeck - Philippe CLAUDEL

Éditions Stock (401 pages –2007)



L’AUTEUR :

Ce fils de prolétaire, né dans la Sarthe à Dombasle-sur-Meurthe (54) en 1962, commence une carrière de professeur de lettres en lycée, avant de se consacrer auprès d’enfants handicapés moteur, puis auprès de détenus d’un centre de détention. Aujourd’hui, il est maître de conférences à l’université d’Anthropologie culturelle et de Littérature de Nancy.

Philippe Claudel s’est lancé dans l’écriture de son premier roman avec « Meuse l'oubli » en 1999 et depuis lors enchaîne les succès littéraires.

En 2000, il a reçu le prix Marcel Pagnol pour « Quelques-uns des cent regrets »,le prix France Télévision 2000 pour son livre « J’abandonne », puis en 2003 la bourse Goncourt de la nouvelle pour « Bruit des trousseaux » et « Petites mécaniques », et enfin le prix Renaudot 2003 pour les « Ames grises ». « Le rapport Brodeck » lui rapporte le prix Goncourt des jeunes lycéens.

Il écrit aussi des scénari et est l’auteur du scénario du film « Sur le bout des doigts » d’Yves Angelo, ainsi que de l’adaptation de son roman les « Ames grises », du même réalisateur.

Actuellement, il assure notamment la fonction de directeur de collection chez Stock, et s’est lancé dans la réalisation de son premier film : « Il y a longtemps que je t'aime » avec Kristin Scott Thomas et Elsa Zylberstein.



UNE CITATION :

« (…) de l’horreur naît parfois la beauté, la pureté et la grâce. » (p. 335)



L’HISTOIRE :

Brodeck est un homme marqué par la vie. Venu de nulle part. Témoin dès l’âge de 4 ans du meurtre de ses parents, du chaos et de la folie des hommes, il a été sauvé des ruines de sa maison fumante, recueilli et élevé par la vieille Fédorine. Exilés tous deux dans un village « du bout du monde », Brodeck y sera sinon accepté, du moins toléré. Outre le fait qu’il y est arrivé très jeune, il est devenu quelqu’un de très discret, serviable et excessivement humble … Alors même si auprès de cette communauté paysanne extrêmement repliée sur elle-même, il restera toujours un « fremder », un étranger, on le laissera vivre en paix…. On lui financera même des études à la Capitale, études qui lui offriront l’occasion de rencontrer la belle Émélia qu’il épousera ; et qui lui permettront aussi par la suite d’occuper un emploi stable et rassurant. Il s’agit pour lui de faire l’état des lieux « de la flore, des arbres, des saisons et du gibier, de la neige et des pluies », un travail sans importance pour son administration, mais qui lui convient bien et qui l’aide à penser à autre chose, à survivre malgré tout... Et puis, il n’attend pas d’être reconnu … La vie lui a tant appris qu’il n’était rien de toute façon…

Brodeck est quelqu’un sans haine ni esprit de vengeance. Pourtant, sa vie ressemble à un drame perpétuel. Alors qu’il croyait avoir trouvé un refuge paisible au sein de ce petit village, il fût le témoin et la victime lors de la seconde guerre mondiale de la lâcheté des villageois qui n’hésitèrent pas à le jeter entre les mains de l’occupant allemand. Le village était terrifié par le souvenir de la décapitation de l’un d’entre-eux, Cathor, accusé par les Allemands d’avoir voulu cacher des armes. Il faut « purifier le village » leur a-t-on dit… Alors, deux noms leur sont venus à l’esprit… les deux seuls hommes du village venus d’ailleurs : un simple d’esprit, et lui, Brodeck, le Fremder. Déporté, il va devenir « chien Brodeck » et survivra à la malnutrition, les mauvais traitements, les humiliations et tortures psychologiques incessantes on ne sait vraiment comment…

Pour survivre, il nourrira l’espoir de retrouver celle qu’il aime et qui est tout pour lui… Hélas, rentré au village, remis de ses blessures, il comprendra qu’Émélia n’est plus que l’ombre d’elle-même ; emprisonnée dans un monde de silence où elle s’est réfugiée pour oublier… Heureusement qu’il y a Poupchette, sa fille malgré tout, sa raison de vivre…

Alors, la vie aurait pu se poursuivre indéfiniment comme elle a repris à son retour des camps de la mort… mais, voilà, un an à peine après la fin de la seconde guerre mondiale, un nouvel étranger est arrivé au village, un étranger dont personne n’aura jamais su le nom, un étranger que l’on désigne simplement comme « l’Anderer », l’Autre. Ce petit homme raffiné, sensible et si calme passe son temps à observer, prendre des notes et peindre ou dessiner. Peu loquace, il apparaît de plus en plus aux yeux des villageois comme suspect. Pourquoi ne donne t-il jamais son nom ? Pourquoi sourit-il toujours ?? Que peut-il bien noter ??? Un jour pour remercier le village de l’avoir accueilli, l’Anderer décide d’organiser une petite fête à l’auberge où il loge, chez M. Schloss. Alors que la chaleur de l’été est à son paroxysme, il offre des boissons à volonté et expose le fruit de toutes ses observations : les portraits des autochtones et les paysages locaux peints de sa main experte. Stupeur des villageois à la vue de ces peintures tellement révélatrices !... La tâche sur la place, n’est-ce pas le sang de Cathor ? La porte de cette grange… pourquoi l’avoir représentée ouverte ? Et ces visages… Toute l’exposition semble accuser les villageois d’une chose ou d’une autre… De cette incompréhension naît bientôt une rage féroce… On déchire les tableaux, enlève et tue la monture de l’Anderer, noyant son cheval, « Mademoiselle Julie », et son âne, « Monsieur Socrate », dans la Staubi, la rivière qui coule en contre-bas… Ne va t’il pas comprendre qu’il doit quitter le village, et tout de suite ?! Mais, l’Anderer ne se remet pas de la mort de ses animaux. Trois jours de suite, il erre dans les rues en criant « Assassins ! Assassins ! ». C’était trop que pouvait en supportait les hommes du village…

Le soir de l’Ereignis, l’Événement, alors que Brodeck se rendait à l’auberge pour acheter du beurre, il tombe en plein conciliabule autour du maire Orschwir… « Tu seras notre scribe. » lui dit-on. « Il faudra vraiment tout dire pour que celui qui lira le Rapport comprenne et pardonne. » explique t-on à Brodeck. Brodeck se soumet et s’exécute. Méticuleusement. Mais peut-on réellement expliquer et pardonner un tel crime ? Brodeck n’y croit pas. Les villageois a posteriori non plus. Le rapport à peine terminé et lu par le premier magistrat, qu’il est jeté aux flammes par de dernier. « Tout ce qui appartient à hier appartient à la mort » se justifie t-il « et ce qui importe, c’est de vivre. » Le village doit se redresser, et le berger veiller à ses bêtes, « qu’il aime ou non ses bêtes »…

Alors, après tant d’ignominie, Brodeck décide lui aussi de vivre. Après tout, de cette disparition, "(il) n’(est) pas coupable ". Sans regret, il quitte le village pour un nouvel avenir.



CRITIQUE :

J’ai beaucoup aimé ce livre, qui est à certains moments particulièrement poignant. Le style est fluide et bien écrit. On se surprend à apprendre de nouvelles anecdotes sur l’horreur de la Shoah (car je ne doute pas qu’elles soient arrivées), au sujet de laquelle on avait pourtant l’impression de tout connaître. On est outré par le comportement de ces villageois tellement blâmable, ces hommes tellement lâches, rustres et intolérants. A travers le portrait de villageois qui vivent complètement en autarcie, Philippe Claudel nous décrit toute la difficulté chez l’homme d’accepter l’Autre dans sa différence.

Dans ce roman, il est curieux de constater qu’il n’y a pas de héros. Si le personnage principal, Brodeck, est attachant, c’est seulement parce qu’il semble plus ouvert que les autres villageois, et que dans sa vie, il semble une éternelle victime. En commençant le roman par « Je m’appelle Brodeck et je n’y suis pour rien. », on comprend bien que ce dernier n’est ni un héros ni un bourreau. Seulement un pion malheureux.

Ce roman est assez pessimiste sur l’Homme. Finalement, le seul personnage du roman qui voulait assumer sa différence en vivant exactement comme il le voulait (autrement dit ici, sans se plier aux convenances), est assassiné. Les bourreaux quant à eux sont très nombreux. Qu’il s’agisse des individus qui s’acharnent sur le pauvre Juif dans la Capitale, ou des Allemands qui sèment la terreur dans le village, ou encore des villageois qui apparaissent comme bien dangereux à l’encontre des étrangers…

2Philippe CLAUDEL Empty Re: Philippe CLAUDEL Mer 18 Mai - 16:36

heloise

heloise

Salut !

J'ai lu ce livre en début d'année. J'avais lu il y a quelques années "Les Ames Grises" de Philippe Claudel que j'avais adoré, et j'avais envie de renouer avec cet auteur. J'ai donc acquis ce livre sans savoir que j'allais repartir une fois de plus sur un sujet que je retrouve régulièrement sur mon chemin.

J'ai beaucoup aimé cette description aride d'une communauté humaine qui exclut l'individu atypique qui ne lui ressemble pas. Toujours la même histoire, me direz-vous. Eh bien oui. On sait peu de choses du narrateur, peu de choses du type qui dérange. On apprend de ci de là leur parcours, quand il est donné au narrateur de connaître celui du dérangeant. On tente de comprendre au fil des pages pourquoi on en est arrivé là. Une fois encore, on est surpris par le génie que met l'humain dans la haine de lui-même. Et tout cela est très bien écrit.

A éviter quand même lors de grande déprime, il y a très peu de joie dans ce livre, même si certains passages peuvent constituer un hymne à la vie malgré tout.

Ariane

3Philippe CLAUDEL Empty Re: Philippe CLAUDEL Ven 20 Mai - 20:28

cassis

cassis

salut, ma mère me l'avait acheté justement par ce qu'il raflait tout les prix et sa doit bien faire 3 ans que je l'ai lu. Mais même si l'histoire est "poignante", il m' pas laisser un si grand souvenir que ça, c'est pas tellement mon style de lecture ....

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