The we and the I : Michel Gondry décidément insaisissable (VIDEO)
Publié le vendredi 18 mai 2012
On connaît le caractère
touche-à-tout de Michel Gondry. Après son blockbuster intitulé The Green
Hornet, le cinéaste qui faisait hier l'ouverture de la Quinzaine des
réalisateurs change de braquet pour plonger le public dans un huis
clos... à bord d'un bus traversant le Bronx.
![The We and the I - Michel Gondry Gh6783446](https://2img.net/h/www.cinemovies.fr/images/data/news/Gh6783446.jpg)
L'idée de départ est née il y a plus de 25 ans. Prenant le bus de la ligne 80 à Paris, Michel Gondry
laisse traîner ses oreilles sur les conversations environnantes, et
plus particulièrement sur les échanges qu'entretient un groupe
d'adolescents. Au fur et à mesure que les arrêts défilent, et que le
petit groupe se vide, les tempéraments changent, les personnalités se
dévoilent. L'idée maîtresse de The we and the I est donc l'effet de
groupe. Comment les individualités se trouvent-elles influencées par tel
ou tel meneur ? Etre naturel, est-ce un état aussi facile qu'il n'y
paraît ?
Comme il l'avoue lui-même, Gondry est sans cesse assailli d'une
foultitude d'idées. Certaines partent à la poubelle ; d'autres sont
notées sur un carnet. Le projet The we and the I
s'est donc échelonné sur plusieurs années. Il y a cinq ou six ans, le
cinéaste a couché, sur une vingtaine de pages, un scénario s'inspirant
de son propre vécu. A savoir, les rapports qu'il entretenait avec un
petit groupe alors qu'il fréquentait des cours de musique au Lycée de
Sèvres. Plus loin, et pour étoffer son matériau de base, Michel Gondry
est parti à New York (où il réside à temps complet). Plus précisément,
il a fréquenté pendant trois ans The Point : un lycée situé dans le
quartier difficile du Bronx, un endroit particulier où les élèves ont la
possibilité, après les cours, de fréquenter des ateliers d'arts
plastiques, de théâtre, une certaine forme d'ouverture à la culture
dirions-nous.
De cette expérience, Gondry a été surpris de constater que certaines
attitudes perduraient de génération en génération. The we and the I en
est le reflet, et une nouvelle expérience pour son public, comme les
autres. Car le film est un huis clos orienté autour d'archétypes : des
petits caïds, un couple gay, des bimbos, etc. Pendant 103 minutes, le
spectateur assiste à leurs joutes verbales qui se déroulent uniquement
dans ce bus, pénètre le quotidien de ces anti-héros incarnés par de
parfaits inconnus.
Très proche d'un Do The Right Thing,
The we and the I est une oeuvre sans concessions, brute de décoffrage,
atypique. Sa projection en ouverture de la Quinzaine des réalisateurs à
Cannes 2012 en a surpris plus d'un. Pour le moment, aucune date de
sortie nationale n'a été annoncée par Mars Distribution. Patience,
patience. Reynald Dal Barco.
source : cinemovies.fr