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les séries :Maman, j’ai raté ton évolution…

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kohane

kohane
Animatrice A.O.C.
Animatrice A.O.C.

14 fév 2011
Maman, j’ai raté ton évolution…

Cette semaine nous évoquons les mères de famille dans les séries. Notez qu’Amandine et moi on est de vrais passionnés, pas intéressés pour deux sous ni pour des millions. En plaçant cet article la semaine de la fête des mères, nous aurions pu nous faire pleins de copains fleuristes et nos articles sur les couples ont raté la Saint Valentin. Au moins, vous savez sur quel blog vous réfugier quand l’actualité tourne au supermarché.

Les mamans dans les séries? Dites-moi plutôt dans quelle série il n’y a pas de maman! Même la récente Sons of Anarchy, avec ses bikers façon Hells Angels tout méchants est (entre autres) une histoire de maman! Alors pour les mettre en perspective dans l’histoire des feuilletons (c’est mon job, l’article qui cerne les contours du sujet et vous donne les références qui vous préparent à l’analyse d’Amandine de mercredi), et bien il va falloir faire des choix.

Pour faire simple, on peut déjà classer les mamans de série en deux catégories: les mariées et les célibataires. Sauf que pour être honnête, il faut avouer que les mères célibataires des séries sont toutes des ex-mariées, à de très rares exceptions près. Soit elles sont veuves, soit elles sont divorcées.

Les veuves furent les premières des mères célibataires puis, l’évolution des mœurs et du qu’en-dira-t-on permirent à des femmes divorcées d’être des héroïnes de séries. Nancy (Mary-Louise Parker) de la série Weeds, par exemple, est la dernière déclinaison du genre veuve, qui a donné de nombreuses héroïnes de série avant elle. La première à inaugurer ce type de personnage dans les années 1950 fut Mrs. Henehanet, veuve irlandaise qui tente de joindre le deux bouts pour ses trois enfants dans l’un des tout premiers soap operas de la télévision intitulé These Are My Children.

Tout comme Nancy, les veuves des séries ont statistiquement deux enfants. Eve Arden (de la série Our Miss Brooks) dans The Eve Arden Show, Lucille Ball dans The Lucy Show puis dans sa nouvelle version Here’s Lucy, Doris Day dans The Doris Day Show, Suzanne Somers dans She's the Sheriff, Hope Lange dans The Ghost & Mrs. Muir… C’est mathématique: une veuve = deux enfants. La problématique de ces séries est toujours la même; ces mères doivent concilier la nécessité de travailler, élever leurs enfants, et la disponibilité permanente qu’exige leur statut (et la société). Julia Baker par exemple, héroïne de la série Julia et premier personnage de femme noire « active » (et non domestique de maison) à la télévision américaine, doit concilier son métier d’infirmière avec l’éducation de son jeune fils. Au moins, Nancy de Weeds, elle, a finalement trouvé la formule parfaite: ses enfants font leurs conneries de leur côté tandis qu’elle se fourre toute seule dans les galères. Dans le «promo» ci dessous, particulièrement adapté pour illustrer ce sujet, elle rencontre une autre mère de famille, mariée celle-ci mais avec un problème gros comme un Big C:



Dans les séries qui les mettent au premier plan, les mères de famille divorcées ont à peu près les mêmes préoccupations que les veuves. Sauf que dans leur cas, il s’agit moins de survivre au mieux que de refaire leur vie. Soit elles veulent poursuivre ou reprendre une carrière, soit elles affichent leur statut de célibataire et flirtent à chaque épisode. Dans Who's the Boss? (Madame est servie, 1984) Angela fait les deux à la fois: elle est une grosse légume dans une boîte de pub et une grosse courge à la maison où elle s’offre les services et une vue imprenable sur les pantalons moulants de Tony Danza qui, en plus de faire la vaisselle, s’occupe de son fils. D’autre séries sont quand même un peu plus réalistes (mais à peine). Kate & Allie (1984) sont deux femmes divorcées qui décident de vivre ensemble avec leurs enfants, Grace de Grace Under Fire (1993) tente de se refaire une vie et une santé après s’être désintoxiquée (ci-dessous dans la scène obligatoire de la photo de famille qui donne un script entier pour qui connaît ses classiques) et l’héroïne de la sitcom Maude (qui sera adaptée en France en Maguy) est avec son quatrième mari.



Les mères de famille qui sont mariées dans les séries, et même quand elles sont bien mariées, n’ont pas forcément une vie plus confortable ou glamour. En guise de mari, beaucoup d’entre elles ont en fait un enfant supplémentaire à la maison. Par exemple, Marge Simpson, Debra Barone la femme de Raymond (Patricia Heaton qui joue actuellement une autre mère de famille dans The Middle), Lois de Malcolm in the Middle et plus récemment Claire de Modern Family ne peuvent jamais compter sur leur époux pour filer un vrai coup de main.

Et puis, venons en au but: si j’ai commencé par des cas particuliers, c’est parce que les mamans des séries, en particulier celles des sitcoms, furent essentiellement, durant des décennies, des femmes au foyer (ou plutôt aux fourneaux), des mamans avec une tarte toujours prête et des rafraîchissements immédiats pour les visiteurs inopinés. Comme June Cleaver (Barbara Billingsley) dans Leave It to Beaver ou Donna Stone (Donna Reed) dans The Donna Reed Show et dont Peggy Bundy (Katey Sagal) de Married… With Children est en quelque sorte l’antithèse qui vous venge toutes (mais vous flatte peu). Ci-dessous, un extrait d’un making-off, qui est en anglais et dont je vous traduis donc le contenu: Peggy ne fait rien comme les autres.



Des mères de famille dans les séries, il y aurait encore beaucoup à dire, au moins de quoi remplir un livre (vous êtes éditeurs? Vous avez noté notre adresse de courriel?) qui commencerait par rappeler que les mères de famille ne sont pas simplement des personnages obligatoires des feuilletons, ce sont aussi (et pour certains avant tout chose) ces fameuses «ménagères» qui font fantasmer les annonceurs. Et pour ce qui est de la représentation de la mère de famille dans la publicité, il y aurait un autre livre à écrire, avec pleins de trucs pratiques dedans pour laver les vitres et désodoriser les WC. Parce que finalement, si les séries ne révolutionnent rien, c’est parce que comme le dit la chanson (Gil Scott-Heron, 1971): The Revolution Will Not Be Televised ! Quoique…

Photo cc pedrosimoes7 sur FlickR

source: Des séries et des Hommes...

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