Salut !
Bon, j'ai vu pas mal de films durant mes vacances en Provence, et quelques autres depuis. Je ne vais pas tout chroniquer maintenant, mais l'un des derniers en date, à ma grande surprise, m'a beaucoup plu, à savoir
"Le Train Sifflera Trois Fois" de Fred Zinneman, sorti en 1952, avec Gary Cooper, Grace Kelly.
"Alors qu'il s'apprête a abandonner ses fonctions de shérif pour se marier, Will Kane apprend qu'un bandit, condamné autrefois par lui, arrive par le train pour se venger. Will renonce à son voyage de noces et tente de réunir quelques hommes pour braver Miller et sa bande. Mais peu à peu tous l'abandonnent." (Allociné)
Etant gamine, comme je l'ai déjà dit dans un précédent post, j'adorais les westerns et je ne comprenais d'ailleurs pas que la meilleure amie de ma mère les détestât. C'était un truc qui me dépassait. Et aujourd'hui...
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Mais voilà, pour mon séjour en Provence, j'avais acheté un autre film avec Gary Cooper (qui pour moi est un des acteurs, avec John Wayne, par excellence des films de cow-boys, même s'il n'en a peut-être pas tant tournés que cela) de Franck Capra, à savoir
"L'Extravagant Monsieur Deeds", sur lequel je reviendrai dans un autre post (j'ai trop aimé, il lui faut un post à lui tout seul), et comme ledit western était disponible sur place, que c'est un très grand classique et que j'avais bien envie de revoir ce que donnait Gary Cooper en cow-boy (même s'il est beaucoup moins fringant dans celui-ci que dans Deeds tourné quelques quinze ans plus tôt), eh bien, j'ai décidé de le revoir. Et donc, mes amies, j'ai énormément aimé. Et mon ex, bof.
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Car on est très loin des westerns "traditionnels", avec les indiens et tout ça. Certes, il y a des duels et de la castagne, mais c'est avant tout un film "psychologique". Je m'explique. Gary Cooper incarne un shérif qui se marie avec une Quaker - contre la violence, donc - et qui donc décide d'abandonner sa fonction de "policier". Mais voilà, un des types qu'il a fait incarcérer quelques années plus tôt est libéré et revient pour le tuer. La majeure partie du film voit ce shérif tenter de rassembler des hommes autour de lui avec toutes les difficultés du monde, et l'on est donc, au sens courant du terme, plutôt dans l'
inaction. Le film étudie les réactions des un-es et des autres dans une situation précise. Au début, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles, et d'un coup, un événement arrive. C'est toute la tranquillité de la ville qui est remise en question. Comme le faisait remarquer mon ex, c'est presque du "24 Heures Chrono" dans le sens où l'action se déroule quasi en temps réel. Le film est ponctué par des coups d'oeil sur l'heure et sur les rails par lesquels la menace se manifestera. A midi, le train qui ramènera le scélérat entrera en gare et sifflera trois fois. Cette arrivée donne lieu d'ailleurs à une scène véritablement superbe. Autant, dans d'autres films vus en Provence (à l'inverse de celui-ci que j'ai vu à mon retour), quand mon amie et moi regardions les bonus proposés par les DVD, il y avait des scènes cultes (notamment une dans
"Sur Les Quais" d'Elian Kazan) à côté desquelles nous étions complètement passées, autant celle-ci, je l'ai vue, revue, remise à la fin, tellement elle est magnifique d'intensité, d'émotion. Fred Zinneman fait des plans successifs sur les visages de tou-tes les protagonistes de l'histoire, sur les rails (les prises de vue sont d'ailleurs très belles), sur l'horloge du bureau du shérif, de face, puis de profil, puis sur le siège
vide faisant face au bureau du juge, siège sur lequel le truand avait juré au juge qu'il viendrait lui faire la peau, tout ceci au rythme d'une musique "tic tac". Puis le train entre en gare, siffle trois fois, et tout le monde tressaille. C'est tout simplement admirable. Il y a par ailleurs tout un tas de très beaux plans, tout au long du film, qui pourraient quasiment être des photos d'art (à l'instar de film de Wong Kar Waï,
"In The Mood For Love" qui, lui, est un album photo à lui tout seul).
Bref, ce film m'a pratiquement redonné le goût du western. Je vais pouvoir laisser quelques préjugés de côté. Cela étant dit, Fred Zinneman est un très grand du cinéma. On lui doit aussi
"Tant Qu'Il Y Aura Des Hommes" avec Burt Lancaster, Deborah Kerr, Montgomery Clift, Donna Reed et Franck Sinatra (que j'ai vu aujourd'hui - j'y reviendrai une autre fois), mais aussi le chef d'oeuvre qu'est
"Dix Hommes En Colère" avec Henri Fonda, et ainsi, "Le Train Sifflera Trois Fois" avait très peu de chances d'être un film
ordinaire. Et je peux dorénavant vous assurer qu'il ne l'est pas.
Ariane-zibous