Re !
Almeria a écrit:comme tout ...tout dépend ce qu'on en fait, mais comme on dit de l'argent fait en ton serviteur....pas ton maitre.
On est bien d'accord. Encore une fois, ce n'est pas la technologie qui est en cause, c'est ce qu'on en fait, c'est ce que les publicitaires en font, c'est le fait qu'on l'impose aux citoyen-nes sans leur en donner les moyens, et là-dessus, je suis parfaitement d'accord.
Quant au GPS, je dis juste que c'est pratique et que jusqu'ici, je m'en suis passée. Personnellement, j'ai horreur d'empêcher les gens de circuler, parce que moi aussi, je perds beaucoup de temps dans la circulation, que je roule au moins 2h par jour et que j'ai juste pas envie que 50 personnes devant moi bloquent la route. Donc quand je cherche une rue ou mon chemin, eh bien, je ne m'arrête quasiment pas. Mais bon, si je ne pouvais pas en avoir, eh bien, je ferai comme toi, Almeria.
Naya, il faut savoir qu'en région parisienne, il est souvent très difficile de s'arrêter sur le côté, donc le plus souvent, si tu n'as pas bien repéré ton trajet à l'avance, tu dois conduire avec le plan sur le volant, ou alors, tu tentes des trucs, mais ensuite, tu es coincée dans la circulation et tu peux rapidement te prendre 15-20 mn dans la vue.
Evidemment, tout ça coûte cher. Mais tu sais, il y a plus que ça. Dans ma famille, beaucoup n'ont pas de voiture, parce que c'est trop cher. Pour celles et ceux qui vivent à Paris même, OK, pas de souci, ils / elles peuvent s'en passer. Mais dès que tu es en banlieue, c'est vite la galère. J'en sais quelque chose. Or, une voiture, c'est cher aussi. Ce reste un luxe, alors que c'est à mon sens loin d'en être un.
Le fond de cette discussion reste le fait d'imposer des pratiques aux gens sans leur en donner les moyens, sans leur laisser le choix, et pas l'informatique, le PC, le smartphone, la voiture, le GPS ou je ne sais quoi d'autre encore.
Ariane
PS : avez-vous lu ce qui suit ? C'est un parfait exemple de situation où un usage plus intelligent de l'informatique permettrait de résoudre une part du problème. Mais là, je pense qu'on laisse les choses en l'état de façon intentionnelle.
Mes nuits blanches à Antony, devant l'administration de la honteMis à jour le jeudi 13 octobre 2011 à 16h22
J'ai honte, vraiment honte. Et vous allez comprendre pourquoi. Il y a trois semaines, ma femme a été victime d'un pickpocket dans le métro. Elle s'est fait subtiliser une partie de son sac à main. Elle était bouleversée mais pas pour les raisons que l'on croit.
La carte de crédit ? La monnaie ? Non, ce qui l'a vraiment traumatisée, c'est ça :
« Flo, il va falloir retourner faire des démarches à la sous-préfecture d'Antony ! »
Pas de site Internet ni de FAQ
Il convient de préciser que ma femme est étrangère (japonaise) et qu'elle doit garder sur elle une carte de séjour. Jusque-là, rien de très anormal. Mais quelle démarche, quels documents préparer pour remplacer sa carte désormais volée ? La question est simple mais vous auriez tort de croire que la réponse le sera autant.
Il n'existe même pas un site Internet avec une FAQ sur lequel télécharger des formulaires, consulter une liste de documents à préparer pour la moindre démarche des étrangers, etc. La seule chose que l'on vous explique sur le site de la sous préfecture, c'est :
« Pour tout renseignement concernant les titres de séjour, téléphonez ou rendez-vous directement à la sous préfecture. ».
Alors on essaie d'appeler au numéro indiqué. J'ai appelé plusieurs centaines de fois (avec ma femme, de son côté) durant les horaires d'ouverture, en une journée, la semaine dernière. C'est bien simple, je faisais du « recall » toutes les minutes.
Or, jamais personne n'a décroché ! A chaque fois, je suis tombé sur la même messagerie annonçant, d'une voix de « j'en-ai-rien-à-battre », que le personnel du service étranger ne peut pas vous répondre pour l'instant et que cette boîte vocale n'accepte aucun message. Et forcément, on vous raccroche au nez.
Ça donne quoi en passant par le standard général ? La nana vous transfère robotiquement vers ce même « service étranger » inaccessible.
Les seules réponses que l'on obtient proviennent finalement de quelques témoignages, parfois contradictoires, récupérés sur les forums, les facebooks, etc.
« Il manque une photocopie, revenez demain »
Ensuite, il faut se rendre à Antony…
Quand on arrive à 6 heures du matin, il y a déjà plusieurs dizaines de personnes qui attendent dehors. Une fois un précieux ticket récupéré, vous attendez encore des heures dans un hall morbide et crasseux qu'une nana glaciale vous reçoive pendant 2 min. Parfois, elle n'hésite pas à vous rembarrer :
« Il manque la photocopie de ce document, revenez demain. »
Préfecture d'Anthony (Hauts-de-Seine) à 5h30 du matin (Florant Georges)
Bref, on arrive à 6 heures et on repart à 15 heures, après avoir attendu 8 ou 9 heures juste pour récupérer un simple formulaire ou poser une question ! En 2011, ils ne sont pas fichus de mettre à disposition ces formulaires à l'accueil !
Cela dit, ma femme et moi, après 7 ans d'Antony et plusieurs centaines d'heures perdues là-bas, on pensait avoir tout vu. Nous étions loin du compte.
« C'est fini, on ne prend plus personne »
Quand mon épouse s'est fait dépouiller, je me trouvais au Japon et elle a dû entreprendre seule les démarches pour remplacer sa carte de séjour. Elle s'est donc levée à 4 heures du matin et s'est rendue à Antony avec le premier RER. Elle est arrivée sur place vers 6 heures. Déjà une centaine de personnes attendaient l'ouverture, prévue environ 3 heures plus tard.
Les portes ont ouvert avec 45 minutes de retard, c'est à dire à 9h30 au lieu de 8h45. Pendant que des dizaines de personnes, jeunes, vieux, hommes, femmes (dont des femmes enceintes ! ), poireautaient debout et dehors depuis l'aube, les employées sirotaient encore tranquillement leurs cafés derrière leurs guichets, en papotant et aux yeux de tous…
Des vigiles sont ensuite arrivés pour organiser la file avec une amabilité qui n'aurait pas déplu à un gardien de prison Khmer rouge. Ils ont fait entrer les premières personnes qui ont finalement obtenu leur ticket de passage. Sauf qu'après avoir fait passer 60 personnes, ils ont bloqué la queue et ont annoncé, sans aucune précision :
« C'est fini, revenez demain, on ne prend plus personne. »
Il était là depuis 20 heures la veille !
Ce matin, donc, je l'ai accompagnée en voiture. Encore une fois, réveil avant 5 heures et arrivée à 5h30. Avant de constater que la queue était encore plus longue que la fois précédente !
Surpris, nous avons remonté toute la file et avons interrogé une personne recroquevillée dans un sac de couchage. Il était là depuis 20 heures la veille ! Et il nous a expliqué qu'à 23 heures, il y avait déjà plus de 30 personnes ! Autrement dit, pour espérer pouvoir entrer, vous devez coucher devant la porte de ce « service » public !
Découragés car certains de ne pas avoir de tickets, nous sommes donc repartis bredouilles. Et ce soir, je vais donc passer la nuit dehors pour obtenir le droit de parler à cette administration sous-développée. Ma femme me rejoindra demain vers 8h45, par le RER. Ils se foutent totalement que tous ces gens perdent ainsi des journées de travail à cause de leur incompétence et de leur désorganisation.
Et encore, j'aurai beau passer la nuit dehors, aux côtés de vieux, de femmes enceintes, je ne suis pas certain de repartir tranquille après midi. A défaut d'avoir obtenu une liste claire de documents à fournir, je m'attends déjà à ce que la fonctionnaire me réponde :
« Revenez demain, il manque un timbre à 27 centimes. »
Franchement, j'ai honte d'un tel « service » en France. J'ai honte qu'après tant d'années, aucun représentant de la préfecture n'ait encore remarqué que des centaines de personnes dormaient dehors, l'hiver, sous la neige, pour récupérer ou rendre des putains de documents. Aurait-on au moins l'obligeance de mettre des abris pour protéger ces gens des intempéries ?
La suite demain mercredi, après la nuit blanche dehors…
Source : ici