Tesco teste un supermarché virtuel à Seoul Par Sébastien Falletti
Pendant un mois, les usagers du métro de Séoul ont pu faire
leurs courses en scannant avec un téléphone portable des étalages
virtuels placardés aux murs avantde se faire livrer le soir même à la
maison.
Faire ses courses sur le quai du métro et remplir son
réfrigérateur avant de sauter dans une rame… La ménagère moderne en a
rêvé, Tesco l'a fait ! Le géant britannique de la distribution vient
d'inventer les courses du futur dans une station du métro de Séoul.
Pendant un mois, les voyageurs sud-coréens ont pu faire leurs provisions
simplement en baladant leur téléphone portable sur des étalages
virtuels placardés aux murs. Avant de les retrouver le soir même, livrés
à la maison, comme dans un rêve. Une campagne de pub grandeur nature
menée fin 2010, qui a permis à Home Plus, l'enseigne locale développée
par Tesco, de devenir numéro un des ventes en ligne en Corée du Sud. En
quelques mois, la marque créée en partenariat avec Samsung a vu le
nombre de ses clients augmenter de 76 % et ses ventes en ligne exploser
de 130 %. La campagne a généré un véritable buzz sur la Toile et même
décroché un prix au Festival de Cannes Lions, le rendez-vous mondial des
professionnels de la communication, en juin.
«Cette opération préfigure le commerce en ligne de demain,
placé sous le signe du téléphone intelligent», explique Irene Lam, de
l'Agence Cheil communication, qui a conçu la campagne. La généralisation
des smartphones offre des perspectives alléchantes aux distributeurs,
puisque désormais les consommateurs pourront faire leurs emplettes
partout, dans les transports en commun comme dans une salle d'attente.
«Après l'e-commerce, bientôt nous aurons la M Révolution, celle du
mobile», prévient Olivier Mouroux, cofondateur de l'agence digitale
Asiance, à Séoul.
La bataille du smartphone a commencé
La Corée du Sud est un laboratoire mondial pour l'avenir du shopping
en ligne, en dépit d'une conversion récente au smartphone. Car la
population la plus connectée au monde, avec un taux de pénétration de
l'Internet de plus de 90 %, allie une soif insatiable pour les
nouveautés high-tech à une durée de temps de travail record au sein de
l'OCDE. Entre les soirées interminables au bureau et les longs trajets
quotidiens à travers l'immense métropole de 15 millions d'habitants, les
Séoulites ne disposent que de peu de temps pour faire leurs courses.
Résultat, aujourd'hui, près des deux tiers des 49 millions de
Sud-Coréens achètent «online» contre par exemple 56 % en France. Cette
proportion monte à 70 % chez les femmes qui refont leur garde-robe et
vont jusqu'à commander leurs chaussures sur mesure sur la Toile. Un
succès qui repose aussi sur la rapidité et le prix modique des
livraisons par coursier. En moins de 48 heures, et pour à peine 2 euros,
il est possible de se faire livrer chez soi ou au bureau un polo
Lacoste ou un pack de bouteilles d'eau.
L'achat via un smartphone reste encore balbutiant, mais
représente d'ores et déjà la prochaine bataille des distributeurs. Tout
en assurant la promotion de son concept, Tesco refuse ainsi de dévoiler
ses chiffres de ventes afin de ne pas donner d'informations à ses
concurrents. «Nous ne sommes qu'au tout début de la révolution», assure
Irene Lam. Un nouveau saut technologique pourrait encore donner un coup
d'accélérateur : la prochaine génération de téléphones sera équipée d'un
détecteur permettant de lire à une vitesse record les codes-barres des
produits.
VIDÉO - Le groupe britannique permet à ses clients de faire leurs courses dans le métro avec un smartphone.
https://www.youtube.com/watch?featu [...] JVoYsBym88
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