Cette semaine, c'est la semaine du sommeil. Quelques conseil pour NBG, Louthev, Marianne, Almeria et toutes les autres qui auraient des problèmes de sommeil
| LPi - Idé
Nos insomnies ne sont pas dues au hasard, mais sont influencées par nos modes de vie. Revue de détail des principales causes de nos troubles du sommeil.
L’abus d’écransIl est loin le temps où l’on s’endormait tous devant la télévision, même si pour certains c’est toujours le cas.
« Il y a trente ans, après 22 heures, il n’y avait plus rien en dehors de quelques films ennuyeux, décrypte la docteur Sylvie Royant-Parola, responsable du centre d’exploration du sommeil de la clinique du Château de Garches (Hauts-de-Seine). Aujourd’hui, c’est devenu l’heure où les chaînes diffusent des émissions — politiques, culturelles — que les gens, notamment les jeunes, regardent. » Autre fléau pour notre sommeil, le Net et plus particulièrement les réseaux sociaux. « Sur ces réseaux il faut faire de bons mots, dire des choses intelligentes, ce qui demande d’être alerte », explique Sylvie Royant-Parola. Aucune chance donc de s’assoupir devant Twitter ou Facebook.
D’autant plus qu’un écran d’ordinateur, en raison de la lumière qu’il diffuse, stimule le cerveau. La solution ? Stopper toute activité avec écran une heure avant le coucher. « Ce conseil est valable aussi pour les parents, qui sont autant accros que leurs enfants », affirme la spécialiste.
L’allongement des temps de transportNous passons de plus en plus de temps dans les transports, et cela joue sur notre sommeil. Si c’est flagrant en Ile-de-France, c’est aussi valable dans le reste de la France. « Notre mode de vie fait que nous habitons de plus en plus loin du bureau, poursuit Sylvie Royant-Parola. Duc oup, on doit partir plus tôt le matin et on rentre plus tard le soir. » Ce qui veut dire quelques minutes, voire quelques heures, en moins à passer au lit.
Les horaires décalésPersonnels des hôpitaux, policiers, agriculteurs, ouvriers, hôtesses de l’air…Près de 20 % de la population active travaillent en horaires décalés ou de nuit. Ces rythmes atypiques peuvent conduire à une désynchronisation de notre horloge interne et à un déficit de sommeil accentué par une vie familiale elle aussi en décalage. On a beau être
rentré à 2 heures du matin du boulot, il n’est pas rare que l’on soit obligé de se relever à 7 heures pour emmener le petit dernier à la crèche… Pour ces personnes, il existe des formations afin d’apprendre à mieux repérer ses cycles de sommeil.
Le stress au boulotLa crise économique a aussi une grande influence sur la qualité de notre sommeil. Peur de perdre son job, conflit avec son supérieur hiérarchique… Il n’est pas rare de ressasser les petites histoires de la machine à café jusque tard dans son lit. Mais il n’y a pas que les conflits qui nous empêchent de dormir. Il y aussi la peur de ne pas réussir à avoir un contrat ou le sentiment d’être débordé. Plusieurs études ont montré l’impact du stress au travail sur le sommeil. Une étude japonaise a par exemple décrit comment le décalage entre l’effort et la récompense est associé à l’insomnie.
Des siestes trop longues« Lorsqu’on ne dort pas assez, on ne peut faire autrement que de récupérer le week-end », analyse Sylvie Royant-Parola. Le samedi et le dimanche, il n’est en effet pas rare que l’on passe quatre à cinq heures de plus qu’en semaine au lit. On se réveille plus tard et surtout on fait des siestes. La durée moyenne des siestes est de cinquante-sept
minutes. Beaucoup trop long, selon les spécialistes. Une sieste réparatrice ne doit pas dépasser quarante-cinq minutes (la durée idéale étant vingt minutes). « Sinon, l’organisme doit en permanence s’adapter et c’est la raison pour laquelle on se sent fatigué le lundi, révèle Sylvie Royant-Parola. Cela dure encore le mardi et le mercredi. Puis on ressent un mieux le jeudi et le vendredi, qui est anéanti par notre changement de rythme le week-end.» Pour les médecins, il est impératif d’avoir des horaires de lever et de coucher réguliers.
Le Parisien
Relation entre sport et sommeil :
Connaître le relation entre sommeil et sport, c’est se poser deux questions :
- le sport favorise-t-il un sommeil paisible ?
- Le sommeil est-il un facteur décisif de la performance sportive ?
Cela marche dans les deux sens.
L’activité sportive, pratiquée avec plaisir et sans excès, permet de « bien dormir ». Fatigue saine, repos serein.
Et dans l’autre sens : qui ne dort pas bien est fatigué, et qui est fatigué met moins d’entrain à ses activités, y compris ses activités sportives.
2) Voyons cela plus précisément :
a) Les phases du sommeil
Le sommeil est un cycle composé de deux phases (deux parties) : la phase de sommeil lent (SL), et la phase de sommeil paradoxal (SP). Le cycle dure environ 90 minutes et se répète plusieurs fois au cours de la nuit.
La phase de sommeil lent évolue en quatre temps : celui de l’endormissement, puis trois périodes de sommeil plus profond. Les deux derniers temps sont appelés sommeil lent profond (SLP).
Le moment du sommeil paradoxal est celui des rêves. Plus léger, mais non anecdotique, il s’étire de plus en plus dans la durée au fur et à mesure de la nuit. Les muscles sont totalement relâchés, mais le cerveau est aussi actif que pendant la journée.
b) Les effets du sport sur le sommeil
L’activité athlétique accentue la profondeur du sommeil. C’est pourquoi elle a surtout de l’effet sur le sommeil lent profond.
Cet effet n’existe que si le sportif utilise plus de 60 % de la VO2 max, c’est-à-dire plus de 60 % de sa capacité respiratoire.
L’entraînement physique intense prolonge le temps de sommeil, et en modifie sa qualité : le sportif s’endort plus vite, son SLP est plus long, et le sommeil paradoxal, par conséquent, plus court.
c) Conséquences positives de ces effets
Pendant le SLP, les hormones de croissance cellulaire, qui permettent de reconstruire les tissus musculaires, sont très nombreux à être activité. Les taux d’hormones de croissance produits sont même plus importants qu’au cours d’une activité physique, quelle que soit l’intensité de l’activité physique.
D’autre part, le SLP provoque une diminution de l’excitabilité des cellules du cerveau. Comme ce sont elles qui commandent aux muscles, cela entraîne un relâchement général des muscles. Cette relaxation profite notamment aux muscles chargés du maintien du tonus postural (c’est-à-dire ceux qui nous servent à « se tenir », que ce soit debout ou assis), et à ceux qui ont été le plus utilisés le sport de la veille. Les cellules musculaires se régénèrent, reconstituent leurs stocks d’énergie. Grâce à l’inactivité musculaire, la température du corps diminue, ce qui favorise la synthèse protéique (selon certaines hypothèses, l’hormone de croissance, dont nous avons vu que la présence augmentait durant le SLP, stimulerait la synthèse des protéines cérébrales). Cette inactivité rend également possible l’élimination plus rapide des toxines et autres déchets – ce qui provoque crampes, fourmillements, blessures, particulièrement dans les systèmes cardio-vasculaire, respiratoire et glandulaire.
Enfin, le SLP stimule les systèmes de défense immunitaires. Ce qui est important pour un sportif car son système de défense immunitaire est souvent déprimé par une activité physique intense.
Conclusion : le SLP est favorisé par la pratique du sport, elle-même dépendante de la qualité de la récupération, donc du SLP. Dans le meilleur des cas, la relation entre le sport et le sommeil peut être considérée comme un cercle vertueux.
d) Pour que cela reste un cercle vertueux, le sportif doit respecter quelques principes de précautions
- Premier principe : la durée de SLP nécessaire à une bonne récupération dépend de la fatigue dont il faut récupérer. Plus le temps de veille a été long, plus le SLP doit l’être aussi. Si une personne dort moins que ce dont elle a besoin, c’est sa quantité de sommeil paradoxal qu’elle va diminuer. Et si elle ne dort vraiment pas assez, son SLP sera trop court, et elle mettra sa santé en danger. Si quelqu’un ne s’autorise pas assez d’heures de sommeil, ou néglige de s’en préoccuper, il risque d’être somnolent. Pour une activité physique, cela signifie avoir des réflexes diminués, des mouvements ralentis, des membres alourdis… En revanche, il ne faut pas tomber dans l’excès inverse : trop de sommeil ne rend pas service au sportif. Au contraire, ce seront les mêmes handicaps qui vont gêner l’athlète : somnolence, lenteur… Et rien n’est plus énervant pour un sportif que de se sentir endormi, de ne pas trouver ses sensations habituelles, de ne pas prendre de plaisir, voire de se mettre en colère.
- Deuxième principe : ne pas s’entraîner tard le soir. En s’entraînant tard, l’athlète va retarder la venue du sommeil parce qu’il aura augmenté la température de son corps. Ainsi, il va dérégler son horloge biologique et ainsi nuire à la qualité de son sommeil. En effet, le sommeil de début de nuit est composé majoritairement de SLP, tandis qu’en avançant vers le matin, le sommeil paradoxal prend plus de place. Le SLP est plus efficace pour la récupération que le sommeil paradoxal.
- Troisième principe : veiller à la qualité de sa nutrition. Non seulement le sportif doit penser à adapter son alimentation à ses besoins athlétiques, mais il doit aussi penser que pour dormir correctement, l’équilibre nutritif doit être approprié. A trop manger de protéines (viandes, œufs), la quantité de sommeil total diminue, tandis qu’augmente la durée de sommeil paradoxal. Alors qu’un repas riche en glucides (sucres lents et rapides) permet d’augmenter la durée totale de sommeil, et de favoriser le SLP.
- Quatrième principe : éviter le surentraînement. En plus de ses autres effets nocifs, le surentraînement provoque des troubles du sommeil.
e) Pour aller plus loin dans la compréhension
Le SLP pourrait jouer un rôle très important dans les processus cognitifs les plus élaborés, comme l’apprentissage de connaissances psychomotrices complexes. Ce serait durant le SLP donc que l’acquisition d’un dribble, d’une feinte, ou de toute autre technique de jeu est finalisée.